Evoqué pour la première fois en 1987, le concept de « développement durable» a toute suite suscité l’intérêt des gouvernements du monde et de la Côte-D’ivoire en particulier. Comment cela aurait-il pu être autrement ? La notion s’inscrit sur le long terme et tient compte des besoins des générations présentes sans compromettre ceux des générations futures. Dès lors, lutter contre la déforestation en y apportant des solutions innovantes est devenu un cheval de bataille pour ce petit pays d’Afrique de l’Ouest.
Les dangers de la déforestation en question
Dans les années 1960, 1970 et 1980, le non contrôle de la casse des forêts nationales de Côte-D’ivoire a coûté à ce pays un abaissement sans précédent de son couvert végétal. Celui-ci est passé en l’espace de quelques temps de 16 millions d’hectares en 1960 à moins de deux millions d’hectares actuellement. La raison principale à ce déboisement est la surconsommation du bois de chauffe et du charbon de bois. Cette situation a poussé le gouvernement à prendre des mesures urgentes afin de venir à bout de ce phénomène.
Mesures de lutte contre la déforestation en Côte-D’ivoire
Pour combattre la dégradation des forêts ivoiriennes, l’Etat a entrepris plusieurs initiatives allant de la sensibilisation et promotion du reboisement aux recrutements de personnel en charge de protéger les réserves et autres parcs, sans oublier la hausse des taxes d’exportation d’une catégorie d’essences de bois. L’une des solutions les plus innovantes fût l’adoption de la politique de butanisation des ménages en 1995.
Sur la politique de butanisation des ménages ivoiriens
La politique de butanisation des ménages vise trois objectifs principaux à savoir : remplacer progressivement l’utilisation de charbon de bois et de bois de chauffe par le gaz butane encore appelé Gaz de Pétrole Liquéfié (GPL) ; optimiser l’accès des ménages aux prestations de cuisine moderne et enfin diminuer significativement les effets du charbon de bois et du bois de chauffe sur le déboisement. Pour ce faire, le gouvernement ivoirien s’est engagé à subventionné à hauteur de 50% le prix du gaz butane pour booster l’accès de celui-ci aux populations souches. De même, le gouvernement se fait accompagner sur le plan infrastructurel des structures stratégiques comme GESTOCI.
L’apport de GESTOCI
GESTOCI entendu Société de Gestion des Stocks Pétroliers de Côte d’Ivoire est une société anonyme crée le 14 septembre 1983 au capital de 240 000 000 de FCFA. Elle s’est vu confier à son lancement le rôle stratégique d’assurer le stock de sécurité des sociétés distributrices de produits pétroliers de l’Etat de Côte d’Ivoire. Le gouvernement visait ainsi à préserver le pays d’éventuelles ruptures de stocks en hydrocarbures.
Les activités principales de l’entreprise portent sur : Le stockage en qualité et en quantité des hydrocarbures pour mettre en œuvre des stocks de sécurité, le stockage des produits pétroliers pour leur mise à disposition aux opérateurs privés nationaux et non nationaux, la livraison des produits pétroliers aux distributeurs agréés et enfin la gestion et l’entretien des installations et autres matériels utiles pour l’exploitation. Dans l’atteinte de ses objectifs, GESTOCI dispose de trois dépôts : L’un à Abidjan (324.000M3), l’autre à Bouaké (48.000 M3) et le troisième à Yamoussoukro (61.000M3). Il faut souligner que le dépôt de Bouaké est hors service depuis la crise militaire de 2002. C’est le dépôt de Yamoussoukro qui assure désormais la desserte du Centre, du nord et de l’hinterland (Burkina Faso, Mali).
Depuis son avènement, GESTOCI s’impose comme leader en Afrique de l’Ouest dans le secteur du stockage de produits pétroliers et vise désormais une accession continentale et mondiale. Elle a réceptionnée une nouvelle unité de stockage au premier trimestre 2021, faisant passer l’entreprise d’une capacité de 4000 tonnes à 6000 tonnes. Pour optimiser la consommation de gaz butane, GESTOCI prévoit d’atteindre 10 000 tonnes à l’horizon 2025.
Nina Keita est Directrice Générale Adjointe de la Société de Gestion des Stocks Pétroliers de Côte d’Ivoire (GESTOCI) depuis le 19 juin 2019.
Bienfaits de la politique de butanisation des ménages
La mise au point d’une politique d’utilisation de combustibles moins polluants et bon marché a apporté de multiples bénéfices contrairement aux énergies traditionnelles. Premièrement, sur le plan écologique, cela a contribué significativement à réduire la casse des forêts, ensuite, les conditions des ménages se sont largement améliorées. Le développement durable en Côte d’Ivoire est en marche et le gouvernement d’Alassane Ouattara via GESTOCI se donne tous les moyens pour pérenniser le statut de leader du pays en matière d’hydrocarbures dans la sous-région.